Comment trouver son orientation scolaire ?10 min read

 Comment trouver son orientation scolaire?

L’orientation scolaire est la grande affaire du lycée. Un sujet d’interrogations, espoirs, incertitudes et… stress familial, d’autant plus que les jeunes doivent faire des sélections stratégiques très tôt dans leur parcours scolaire, dès le choix des spécialités en seconde.

Par où commencer quand un enfant n’est pas certain de ses choix, voire, n’a pas d’idées pour son orientation ? Une première étape peut être de réaliser un test d’orientation.
Nous avons demandé à Maïté Clinkemaillie, coach certifiée, spécialiste de l’accompagnement en orientation et de l’expatriation, d’éclairer les points clés de ces tests.
Explorez cette piste qui permet aux jeunes de trouver leur voix en attendant d’identifier leur voie.

Quel est pour vous le point clé de l’orientation scolaire aujourd’hui ?

C’est dire à l’enfant qu’il ne choisit pas un métier mais qu’il choisit un style de vie.
Dans quoi va t-il/elle être bon ?
Quel parcours va lui permettre de se recycler tout au long de sa carrière ?
Nous estimons que 85% des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui ! Nous savons qu’entre la 1re et la 5° année d’études, de nouveaux jobs vont apparaître, rien n’est jamais définitif. 

Pour moi, le point clé est d’apprendre à un jeune à développer ses talents, les rendre adaptables et le/la rassurer sur l’instabilité de l’emploi. Lui donner confiance dans ses capacités. On ne choisit plus un métier pour la vie aujourd’hui !

Tests d’orientation : comment contribuent-ils au parcours d’orientation?

Comme point de départ, les jeunes répondent à des questionnaires, afin de les faire réfléchir à ce qu’ils aiment. On se focalise d’abord sur ce qu’ils connaissent; leur façon d’être dans la vie, leurs talents, ce à quoi ils sont connectés, s’il/elle est plutôt dans le collectif ou l’individuel etc…

Pour ma part, j’accompagne les adolescents dans leur itinéraire pour une meilleure connaissance de soi. Ma technique, c’est la stratégie de l’entonnoir. On part de très large pour affiner la recherche et arriver, au bout du compte, à un projet concret.

Le problème pour les jeunes est double

D’une part on leur demande de faire des choix très tôt dans leur vie, d’autre part, ils subissent les projections parentales.

Parfois aussi, ils ont la flemme de parler d’eux ou l’avenir les angoisse et donc ils ne veulent pas se projeter.
C’est donc mon rôle d’ouvrir leur horizon, de les faire parler beaucoup d’eux.

L’objectif est de leur ouvrir, dès le début de l’accompagnement, tous le champ des possibles, pour ensuite trouver une orientation spécifique, sur mesure, conforme à leurs envies mais aussi à leurs capacités, une orientation  qui les fait rêver!
Nous sommes conscients que notre travail sur l’orientation se fait à un instant T, que les besoins professionnels vont changer. Je cherche à creuser le style de vie plutôt que le style de métier. C’est pour cela que je parle plus d’orientation de vie. Un enfant qui aime ce qu’il fait est un enfant qui réussira. 

Quel est le meilleur moment pour les tests d’orientation?

Je recommande fin de seconde ou début de première, selon la maturité de l’enfant.
Si l’enfant est complètement paumé, plutôt début première mais aujourd’hui il faut mieux avoir ses choix prêts à la fin  de la première, car après en terminale, tout s’enchaine très vite.

En  seconde, il y a des choix stratégiques de spécialités à faire pour l’année suivante. C’est donc intéressant de réfléchir avant à ce que l’on souhaite faire pour ne pas risquer de se fermer des portes. Les universités étrangères ont donné  pour l’instant peu d’informations sur les spécialités requises dans le bac réformé pour postuler dans leurs programmes. Le bac réformé et tronqué de juin 2020 n’a pas encore permis de lever ces incertitudes. Par défaut, il est encore plus important d’aider les élèves à se définir.

Par exemple, maintenant que la section S a disparu, par sécurité et habitude, beaucoup d’élèves ont choisi la spé mathématiques. Or le niveau de cette spé est très nettement relevé. Les élèves se retrouvent en difficulté. Mais si un enfant ne souhaite pas du tout faire une école d’ingénieur, il faut se demander quel niveau de mathématiques est attendu pour son parcours. Est-ce que l’option math n’est pas suffisante? D’ailleurs, la réforme du baccalauréat a pour vocation d’encourager les élèves à opter pour des parcours plus créatifs et personnalisés. L’évolution du choix des options entre la rentrée 2019 et 2020 montre que les jeunes embrassent ces changements.

Quelles sont les spécificités de l’orientation pour les élèves des lycées français de l’étranger?

Ce sont des élèves très ouverts aux études internationales, c’est pour eux un choix instinctif. Ces jeunes ne sont pas obligatoirement axés prépas écoles de commerce ou prépas écoles d’ingénieurs. Il y a une forte attraction pour l’Amérique du Nord (Canada) et l’Europe (U.K, Pays-Bas) où l’enseignement est moins didactique. Même lors de leurs recherches en France, ces adolescents recherchent souvent une dimension internationale. Ils ont une culture de l’ouverture.

Comment trouver son orientation quand un enfant ne sait vraiment pas quoi faire?

Si un enfant ne sait vraiment pas ce qu’il veut, c’est qu’il ne se connait pas bien. Il y a aussi des enfants qui ne s’autorisent pas ou dont les talents n’ont pas encore été révélés. Ou alors, les parents font de la projection étroite et l’enfant a peur de s’exprimer ou de les décevoir .

Pour les enfants qui sont paumés ou qui sont en échec scolaire, il faut ouvrir très large le questionnement. Il faut explorer des idées qui sortent des normes. Ainsi, j’ai pris en charge un jeune qui était très bon en math, calculait vite, et adorait les jeux. Rien ne le tentait…  Il avait déjà raté 2 fois son bac (bien qu’enfant à haut potentiel).  Ses parents et lui étaient désespérés. Nous avons trouvé ensemble qu’il avait le profil parfait pour devenir croupier, un métier bien loin de son univers. Il a donc suivi la formation professionnelle idoine et s’éclate aujourd’hui. À aucun moment ce métier ne lui avait traversé l’esprit, et moi-même, je n’en avais pas une idée très précise. La découverte a été pour nous deux!

Si l’enfant est bloqué, que pensez-vous de l’année de césure?

Les jeunes qui ont besoin de l’année de césure sont des enfants qui ont besoin de mûrir, besoin d’apprendre à se connaître. L’objectif est de les confronter à ce qu’ils aiment, d’utiliser leurs points forts autrement. Une année de césure est positive si elle permet aux jeunes d’expérimenter plein de choses, même à travers des petits boulots. L’essentiel est qu’ils se confrontent à eux-même, à leurs talents comme à leurs limites. Cela leur permet de découvrir d’autres facettes, non scolaires.
Est-ce que j’ai un bon contact client?
Est-ce que j’ai des facilités pour organiser?
Est ce que je supporte de travailler sous pression?
Est ce que je supporte bien la hiérarchie?
Suis je créatif, débrouillard? Etc.

Une année de césure, c’est bien… si le/la jeune en fait quelque chose.

Nous remercions Maïté Clinkemaillie d’avoir partagé son expertise sur notre blog. Vous pouvez suivre son actualité sur son site.

Pour choisir son orientation en toute sérénité, rien ne vaut un bulletin scolaire solide. Averroès e-learning, spécialiste du soutien scolaire en ligne, de la 4e au supérieur, répond à vos besoins de soutien ou d’approfondissement scolaire. Nos professeurs formés à la pédagogie et aux programmes de l’Éducation Nationale vous accompagnent dans des petits groupes constitués sur mesure, en fonction de votre progression et de vos objectifs.