Changer de spécialité en première ou terminale5 min read

La mise en place des spécialités réduit la mobilité entre lycées. Changer de spécialité en première ou terminale est un vrai “dossier”. Les éléments qui motivent la demande de changement seront cruciaux.
S’agit-il d’un projet d’orientation ? Est-elle imposée par une mutation professionnelle, particulièrement à l’étranger où le choix de lycée est limité ? Bien que le ministère de l’Education Nationale assure que les choix de spécialité sont réversibles, la pratique reste exceptionnelle et dérogatoire. Quelles sont vos options ?

Pour quelles raisons le changement de spécialité reste conditionnel et exceptionnel ?

A l’origine, la réforme du Bac n’incluait pas la possibilité d’un changement de spécialité. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse souhaitait que la réforme donne plus de choix aux élèves pour construire leur parcours d’orientation afin de, justement, limiter les cas de «fausse route».

Par ailleurs, les élèves abandonnent une spécialité à la fin de la première pour concentrer leurs efforts sur les 2 spécialités de terminale. En effet, l’objectif de la réforme du baccalauréat est de donner plus de temps aux élèves pour étudier les disciplines qu’ils ont sélectionnées.

En pratique, quelles sont les conditions pour un changement de spécialité en terminale ?

La démarche se fait à la demande de la famille et de l’élève.

La décision est prise par le chef d’établissement après avoir pris connaissance de l’avis de l’équipe pédagogique, du professeur principal et du COP (conseiller d’orientation psychologue). Seront pris en considération pour la nouvelle spécialité :

1. Les éléments qui motivent la demande de changement
2. Le niveau scolaire de l’élève
3. Le nombre de places disponibles de l’établissement
4. La disponibilité du professeur responsable

Quels sont les enjeux pour l’élève à l’entrée en terminale ?

Il est essentiel que l’élève reçoive un accompagnement spécifique pour rattraper le temps perdu. Il n’y a pas encore assez de recul sur la nouvelle réforme pour analyser les aménagements imaginés par les établissements.

Il est certain que le changement de spécialité est très lourd en terme de charge de travail.  L’élève devra rattraper les cours enseignés en première.  L’accompagnement dépend de l’équipe pédagogique en place et de la disponibilité du professeur dont dépend la spé en question. Autant de variables humaines que logistiques donc.

Les spécialités de terminale portent le plus haut coefficient (16) et les poids des bulletins de 1er et 2de trimestre sont cruciaux sur Parcoursup et dans les parcours d’orientation en général. Il faudra probablement que l’élève compense une partie du retard lors de ses congés d’été.

Plus largement, est-ce qu’un élève peut changer de choix de spécialité à sa rentrée en première ?

À priori, le parcours orientation en seconde doit permettre à votre enfant de choisir les 3 spécialités qui serviront au mieux ses futurs choix d’orientation. Mais les circonstances peuvent amener un élève à revoir ses choix : un stage de découverte qui a déclenché une vocation, la découverte d’une école ou d’un métier via un pair, un changement familial, etc.

Encore une fois, les dérogations sont exceptionnelles et conditionnelles.

• il faut que la spécialité visée soit offerte au sein de l’établissement. Pour rappel, il existe 13 spécialités et, en moyenne, chaque établissement en propose 7
• Le changement doit être motivé par un vrai projet d’orientation. C’est le point clé pour convaincre votre proviseur du sérieux de votre demande
  
• Le niveau scolaire de l’élève doit être compatible avec le nouveau choix. L’équipe pédagogique devra mesurer la capacité à rattraper le retard accumulé
• Il doit rester une place disponible dans la spécialité
  
• L’emploi du temps de l’élève est compatible avec la nouvelle spé

En conclusion, en première,  la demande de changement aura plus de chance d’aboutir en début d’année scolaire.

Comment bien choisir ses spécialités au départ ?

Bien entendu, l’idéal est de choisir dès le départ les spécialités les plus adaptées pour le futur parcours.

Hypothèse 1 (la plus facile) : l’élève a déjà une idée précise de son objectif d’orientation. Il se donne à fond pour obtenir les meilleurs résultats dans les spécialités requises.

Hypothèse 2 (la plus créative) : l’élève n’a aucune idée concernant sa future voie professionnelle. Il faut avouer que la classe de seconde, c’est bien jeune pour se projeter aussi loin. L’élève choisira donc un parcours personnalisé avec des matières qui le motivent et l’intéressent. Car un bon dossier est la clé pour garder un maximum de portes (d’orientation) ouvertes.

Quelle que soit la situation, pour ne pas se laisser “dépasser” ou pour se perfectionner, un soutien hebdomadaire ou des stages pendant les vacances scolaires permettent aux élèves d’atteindre leurs objectifs.
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