Scolarité dans un lycée français de l’étranger : quel impact sur l’orientation dans le supérieur?11 min read
Reading Time: 6 minutes375 000 élèves sont scolarisés dans un lycée français de l’étranger. Plus “agiles” en terme de mobilité internationale, souvent multilingues, ces lycéens ont l’opportunité de construire un parcours d’orientation plus varié mais plus complexe que leurs homologues éduqués uniquement dans l’hexagone.
Quel est l’impact sur leur orientation dans le supérieur ? Quels sont leurs atouts ? Quels sont les obstacles spécifiques des démarches d’orientation depuis l’étranger?
Scolarité dans un lycée français du monde : quels atouts pour l’orientation ?
La mobilité en orientation : la triple option
Du fait de leur connaissance de l’environnement éducatif en France mais aussi dans leur pays de résidence (actuel ou antérieur), les élèves des lycées français de l’étranger ont la possibilité de poursuivre leurs études supérieures soit en France, soit dans leur pays de résidence soit dans un pays tiers.
- La France offre des parcours riches dans le supérieur. La plateforme Parcoursup propose cette année plus de 19 500 formations dont 6 000 en apprentissage. De nombreux lycéens scolarisés dans les lycées français du monde prendront d’ailleurs le chemin de l’hexagone pour démarrer leurs études supérieures.
- Pour autant, postuler dans le pays étranger de résidence de l’élève présente de nombreux avantages:
> Les coûts préférentiels pour les résidents : un élève résident suisse bénéficie des mêmes tarifs que les nationaux suisses.
> La possibilité de se rendre aux portes ouvertes, de visiter les campus, etc. - Par ailleurs, les opportunités de mobilité internationale en orientation ne cessent de s’élargir. D’excellents programmes universitaires anglophones sont offerts en Europe. En France, les doubles licences universitaires, très sélectives, constituent de belles opportunités comme le cursus international franco-allemand en droit et gestion. Les élèves partageront leur temps d’études entre 2 pays.
Le multilinguisme : le sésame des certifications en langues étrangères
Les élèves scolarisés dans les lycées français de l’étranger suivent des parcours en langues étrangères exigeants. Tout d’abord, leur cursus prévoit un minimum d’heures d’apprentissage de la langue locale. Par ailleurs, certains lycées français de l’étranger offrent des parcours bilingues, allant jusqu’à la préparation de doubles baccalauréats : Abibac (Allemagne), Esabac (Italie), Dual Language Diploma (États-Unis).
Cette maîtrise des langues étrangères est très souvent à l’origine d’une mention supplémentaire au baccalauréat.
Par ailleurs, ces certifications de niveaux de langue (de B1 à C2) permettent de postuler à de nombreux programmes :
> Doubles licences France / étranger
> Programmes d’échanges internationaux au sein d’un cursus
> Inscription dans un établissement étranger du supérieur.
Ces certifications, souvent valables 2 ans, s’organisent dès la classe de première pour alléger le planning (et le stress) de terminale.
Études supérieures à l’étranger : quels sont les attraits pour les lycéens des lycées français de l’étranger ?
Les facteurs d’attraction pour poursuivre les études supérieures à l’étranger sont multiples:
- Trouver une pédagogie qui convient mieux à certains élèves
Scolarisés dans un lycée français étranger homologué, les élèves suivent un programme similaire à ceux de l’hexagone. Néanmoins, confrontés à des cultures étrangères, certains élèves se sentent plus à l’aise dans les formes d’enseignements étrangère. Cela peut se traduire par une appétence pour plus de travail collaboratifs sur projets, moins de “dissertations” à la française, etc. - Une aisance linguistique dans la langue étrangère
Que la langue française soit leur langue maternelle ou pas (60% des élèves des lycées français de l’étranger ne sont pas francophones), certains lycéens ont développé une aisance linguistique dans leur langue d’adoption. - L’organisation des cursus est plus ouverte, la spécialisation plus tardive
Certains établissements étrangers offrent des débuts de parcours relativement généraux, avec un menu riche en options. C’est une possibilité intéressante pour les lycéens qui n’ont pas encore bien défini leur projet professionnel. - Les élèves pourront exercer leur profession dans plusieurs pays
Tout comme les élèves titulaires de doubles licences France / étranger, certains diplômes étrangers ont des accords de reconnaissance avec la France. Par exemple, un élève qui aura fait ses études dentaire ou de kinésithérapie en Espagne pourra (après démarches d’homologation) exercer son art dans tous les pays où le diplôme espagnol ET français sont reconnus.
S’orienter depuis un lycée français de l’étranger : les facteurs de complexité
Votre lycée français de l’étranger ne propose pas les spécialités ou options que vous recherchez
En France, toutes les spécialités sont proposées au niveau d’une ville ou d’une région.
Dans les lycées français de l’étranger, certaines spécialités sont obligatoirement offertes (mathématiques, physique chimie, SES, HGGSP, SVT, HLP) mais les établissements n’ont pas les ressources pour offrir tous les choix tels que la spécialité arts, la spécialité éducation physique, pratique et cultures sportive ou la spécialité sciences de l’ingénieur par exemple. Il en va de même pour les options au baccalauréat.
Votre enfant devra donc soit conserver un ensemble de spécialités très ouvert, soit être scolarisé en France (en pension ou auprès de votre famille) pour suivre une spécialité non disponible dans son lycée français de l’étranger.
Gérer les plannings d’orientation des différents systèmes éducatifs
Chaque système éducatif déroule son calendrier de dates butoirs. Ces calendriers sont souvent décalés ce qui impose une pression encore plus forte sur l’année de terminale
Certaines étapes devront être anticipées pendant l’été entre la première et la terminale. Le lycée français Charles de gaulle à Londres exige ainsi que les applications UCAS soient finalisées mi-novembre quand la date limite officielle est fin janvier.
La pression des parcours d’excellence
Pression des pairs, pression de l’environnement des “expatriés”, le parcours d’orientation des élèves des français de l’étranger a parfois tendance à dérouler des “autoroutes” toutes tracées de recherches. Par exemple, cela exclut souvent la voie, très valorisée professionnellement, de l’alternance. Il est indispensable d’ouvrir les recherches vers les métiers de demain pour lesquels les parents n’ont aucune référence dans leur milieu étranger, comme par exemple data analyst en sport.
Les limites de l’information d’orientation “digitalisée”
L’information qualitative constitue le nerf des démarches d’orientation. La mise en ligne d’informations, que ce soit sur la plateforme Parcoursup, ses alter ego étrangers (UCAS au R.U., Studielink aux Pays-Bas, Nucas en Norvège, ou CAO en irlande) ou les sites web des écoles facilitent les démarches depuis l’étranger.
La pandémie a aussi “digitalisé” les portes ouvertes des écoles et des salons d’étudiants en France et à l’étranger. Mais un chat de webinaire ne vaut pas une visite d’école avec ses rencontres d’élèves, le ressenti du campus ou de la ville d’accueil, etc.
La difficulté à trouver des ressources locales pour préparer les concours ou les portfolios
Des préparations spécifiques sont nécessaires pour préparer son admission dans certaines formations du supérieur. C’est le cas des concours post bac commerce, concours post bac ingénieur ou concours Sciences Po. De même, la plupart des écoles d’art et de design demandent la présentation de portfolios avec une partie de thèmes imposés.
Il est possible que ces préparations ne soient pas disponibles localement.
Comment savoir si une formation est qualitative ?
Les classements nationaux ou internationaux sont de bons indicateurs de départ, mais ne sont ni parfaits, ni complets. Le risque est de se “cantonner” à des formations connues ou recommandées par son réseau d’expatriés. C’est un vrai travail d’enquête de valider la qualité d’une formation depuis l’étranger. Qui va s’y coller dans la famille ? Pensez au service d’orientation de l’AEFE, à la plateforme de réseau des anciens de l’AEFE Agora Monde, ou au conseiller d’orientation du lycée.
La séparation familiale et la distance géographique
Les lycées français de l’étranger ont souvent une réputation d’excellence : moins d’élèves par classe, meilleur encadrement, etc. Le revers de la médaille est que ces élèves sont parfois moins autonomes (scolairement et pour l’organisation de leur quotidien). Ah ! La gestion du budget de votre étudiant lors de sa première année en autonomie…
Pour des élèves qui postulent dans des formations très exigeantes en France (prépas, Pass), un soutien moral aussi bien que logistique près d’une ressource familiale ou amicale fait une grosse différence.
Si un élève de lycée français de l’étranger s’installe dans un pays étranger tiers, il bénéficie certes de son expérience d’adaptation à des cultures étrangères, mais il doit désormais gérer cette nouvelle immersion seul. Pour certains élèves, cet isolement constitue un réel obstacle de démarrage.
Les études supérieures au temps de la pandémie
Dernier élément à considérer : la pandémie impose de nombreuses restrictions de voyage et beaucoup de télé-études. Il est important de prendre en compte le quotidien d’un élève dans ces circonstances. Est-ce qu’une installation en France (ou proche pays européen) signifie un réseau familial/amical plus accessible ? Est-ce qu’un réseau d’alumni local (anciens élèves de lycées français de l’étranger par exemple) permettra d’alléger le poids des aménagements à l’étranger ?
Comment organiser son orientation lors d’une scolarité en lycée français de l’étranger ?
L’orientation depuis un lycée français de l’étranger commence dès la seconde. En effet, si votre enfant doit suivre une spécialité qui n’est pas offerte dans votre lycée, vous devrez réorganiser votre projet familial soit en prévoyant un transfert vers un autre pays, soit en l’installant en France dès sa classe de première. De la même manière, la mobilité internationale des familles sera impactée par le choix des spécialités de leurs enfants en cycle terminal.
Par ailleurs, la réforme du baccalauréat donne un poids important au contrôle continu (40% de la note finale). Se posent alors soit le problème du soutien scolaire pour garantir des résultats solides, soit la recherche de cours d’approfondissement qualitatifs pour construire un bon dossier d’orientation.
Dans un pays étranger, il est, par nature, difficile de trouver un accompagnement qualitatif, formé aux attendus des programmes de l’Éducation Nationale.
C’est pourquoi, Averroès e-learning, 1er réseau de soutien scolaire auprès des lycées français de l’étranger, propose un accompagnement sur mesure, compatible avec tous les fuseaux horaires.