Étudier en Europe : témoignage d’un parcours universitaire6 min read
Reading Time: 4 minutesSi je vous dis : « étudier en Europe », vous allez me répondre échange Erasmus ? Cela ne reflète plus la réalité. Les parcours universitaires en Europe sont devenus très attractifs.
Oui, Erasmus est bien la figure de proue du programme d’échanges entre universités européennes. Mais ce n’est pas la seule option.Des étudiants de plus en plus nombreux décident d’effectuer leur licence, master, ou échange à l’étranger en Europe. En période de pandémie sanitaire, la proximité géographique et la qualité des programmes rend le parcours universitaire en Europe très alléchant.
Quelles sont les spécificités et les avantages des programmes Européens ? Léo Bedouk fait le point sur son expérience universitaire en Master à Maastricht.
Étudiants européens : des avantages administratifs formidables
Tout d’abord, il existe bien des avantages administratifs, liés directement à la libre circulation des citoyens européens à travers les frontières de l’UE. La monnaie commune également, et la facilité de déménager dans un nouveau pays sans titre de séjour, ou visa étudiant. Pas si mal, quand les procédures sont parfois fastidieuses, voire même onéreuses.
Petit exemple assez pertinent, certains de mes camarades de classe à Maastricht sont techniquement des étudiants transnationaux : ils se réveillent en Belgique, ou en Allemagne, et se retrouvent en cours aux Pays-Bas en quinze minutes de vélo pour certains, ou une petite demi-heure de train pour d’autres.
Pas de contrôle aux frontières, pas de passeport nécessaire non plus, juste un bon vélo. Et on change de pays comme de slip, tous les matins et tous les soirs.
Étudier en Europe : un parcours universitaire ultra pratique
Certes, on peut difficilement faire plus européen que Maastricht où l’UE, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est née il n’y a même pas trente ans.
Autre avantage administratif : la couverture sociale et médicale. On l’obtient relativement facilement, avant même le départ dans un pays voisin.
À titre de comparaison, lorsque je me suis installé à Buenos Aires (Argentine) pour mon année d’échange avec l’étranger, j’ai passé mon premier mois à remplir des documents, aussi bien pour mon visa étudiant, que pour pouvoir me faire soigner dans les hôpitaux publics, et ce n’était pas de la tarte.
Cette année, j’ai débarqué à Maastricht comme si je partais en week-end. Un passage à la mairie d’une quinzaine de minutes et c’était réglé. Pareil pour pouvoir trouver des jobs étudiants en parallèle de vos études, le cadre juridique le permet naturellement. Pratique, hein ?
Erasmus, une expérience académique à plusieurs vitesses.
Personnellement, j’ai donc étudié en Angleterre, en Argentine pour mon année d’échange à l’étranger, et enfin réalisé mon master à Maastricht (Pays-Bas).
Parfait exemple que l’on peut étudier en Europe sans faire forcément Erasmus.
Mais venons-en à Erasmus. Pas le théologien de la Renaissance, mais bien le programme.
Petit conseil amical, Erasmus peut être une superbe expérience, enrichissante sur le plan personnel et culturel, pas nécessairement d’un point de vue académique.
Erasmus : simple échange ou parcours universitaire ?
Je m’explique. Lors de votre année à l’étranger (que de plus en plus de programmes proposent), plusieurs opportunités s’offrent à vous. Vous pouvez découper votre année (souvent la troisième) en plusieurs petits séjours via Erasmus, qui offre des possibilités de mobilités allant de deux, à douze mois.
Alternativement, vous pouvez opter, si votre établissement le propose, pour une « Year Abroad« , une année d’échange à l’étranger, en dehors d’Erasmus, avec des universités partenaires. Cet échange dure une année scolaire complète, avec des examens au même titre que les étudiants de l’université d’accueil.
Sinon, pas de panique ! Certes Erasmus peut aussi durer un an complet. C’est alors vraisemblablement la même chose, à quelques petits détails prêts.
Erasmus : s’ouvrir de nouvelles portes universitaires
SPOILER! Je recommande une expérience d’une année scolaire complète, plutôt que des petits séjours éparpillés.
En effet, si Erasmus, pour quelques puristes, c’est bien ce monsieur de la Renaissance qu’on a tous oublié, pour certains employeurs c’est aussi un plan cul pour l’Europe, ou un pub crawl, à chacun ses plaisirs.
Gardez à l’esprit qu’un Erasmus réussi, même si parfois non comptabilisé dans votre Bachelor ou Licence, vous ouvrira les portes de meilleurs masters. Et puis l’un n’empêche pas l’autre. Réussir son Erasmus ne vous obligera pas à renoncer à en profiter, c’est aussi un peu le principe.
Constituer un réseau professionnel à travers son parcours universitaire en Europe
Étudier en Europe c’est aussi élargir son marché du travail, créer un réseau professionnel et académique qui dépasse les frontières nationales.
Existe-t-il une identité européenne ?
Si on voulait disserter, ça pourrait durer des heures, je vais donc vous donner mon ressenti, sans caractère de nécessaire vérité.
À mon sens, non. L’UE offre donc de nombreux avantages administratifs et économiques. C’est particulièrement le cas pour les élèves boursiers à travers le programme Erasmus.
Mais l’expérience ne révèle pas nécessairement une identité européenne. Les jeunes étudiants en mouvement sont des citoyens du monde. Je ne ressens pas d’écart culturel plus fort avec mes camarades boliviens, colombiens qu’avec mes amis espagnols ou italiens.
Profitons de la formidable diversité culturelle… à coût raisonnable
L’UE est une organisation formidable, pas une nation, pas pour l’instant du moins. C’est ça aussi étudier en Europe : se rapprocher de nombreuses cultures, proches géographiquement, pourtant bien différentes, sans prendre part à une identité commune, et tant mieux ! Nos différences, aussi européennes soit elles, font notre richesse.
Cela permet aussi de briser le tabou des « sous ». Étudier en Europe, c’est aussi une belle économie, si l’on compare à nos amis outre atlantique.
Pour se constituer un réseau professionnel international
Les études européennes c’est aussi leurs langues, la richesse de programmes en français, anglais, espagnol ou italiens. C’est l’opportunité d’élargir son marché du travail, créer un réseau professionnel et académique qui dépasse les frontières nationales.
Je cherche actuellement mon premier emploi, et je postule en Belgique, en Allemagne, en France, sans avoir à planifier un voyage long, cher, et fastidieux administrativement, et je suis opérationnel en trois langues.
Merci donc à Robert Schuman et Jean Monnet, Kohl et Mitterrand, mention spéciale pour Chirac et Schroeder.
Leo Bedouk
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