Guide de l’initié pour partir étudier à l’étranger10 min read
Reading Time: 6 minutesPartir à l’étranger pour ses études supérieures mérite un guide. Encore mieux si ce mode d’emploi est rédigé par une « initiée », fraîchement diplômée qui partage ses points clés pour t’aider dans ton départ ou même dans tes choix d’orientation. Que tu aies passé toute ta vie à l’étranger (ou non), que les contrôles d’aéroports fassent partie de ton quotidien (ou non), étudier à l’étranger, tout seul, donne un nouveau goût à ces expériences. Que dois-tu absolument savoir pour en tirer le bénéfice maximum?
Pour bien démarrer, tu devras prendre ton élan. Quelque soit ta destination, tu seras confronté à ce qu’on appelle dans notre monde “d’initiés”, l’enfer administratif. Tu ne comprendras jamais vraiment l’expression «You know nothing Jon Snow» tant que tu n’as pas eu à traiter une demande de visa étudiant ou d’assurance sociale intra-européenne. Mais même s’il faut 28 formulaires, 3 certificats médicaux et 12 attestations, tu y arriveras, et franchement, ça vaut le coup.
Nos Top Tips pour les études supérieures à l’étranger
Académiquement parlant…
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Demande de l’aide si tu en as besoin
(Et le besoin, c’est personnel et subjectif, pas comparatif)
Où que tu aies la chance d’atterrir, les universités de nos jours ont de plus en plus de services adaptés à la pression scolaire et aux problèmes de santé psychologique. Et qu’on se le dise, il est tout à fait normal d’avoir besoin d’aide, que tu sois en 1ère, 2ème ou même 4ème année. Utilise les ressources qui sont mises à ta disposition même si tu ne veux pas en parler autour de toi
Par exemple, à McGill on avait une hotline de prévention pour le suicide, une « mental health nightline », un réseau de « peer support », des psys, des advisors, un centre pour les étudiants en situation de handicap, et beaucoup d’autres ressources. Quel que soit le problème, il y a toujours quelqu’un vers qui se tourner.
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Organise tes cours et tes échéances si tu sens que ça déborde.
C’est plus simple de se projeter dans une progression et d’atteindre tes objectifs s’ils sont visuellement devant toi. Que tu décides de cocher une liste ou un calendrier au fur et à mesure, d’effacer ou de surligner, peu importe tant que tu organises ton planning. Objectif: ne pas te laisser déborder à la dernière minute et pouvoir assister aux évènements qui t’intéressent
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- Ce que je fais : je divise mes rendus et mes exams par chapitre ou par nombre de mots écrits et je me donne un objectif à atteindre chaque jour (en prenant un peu de marge !)
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Participe à un tutorial sur l’écriture d’un “essai”.
Qui dit étranger, dit autre type de pédagogie. C’est un nouveau mode d’éducation pour la plupart d’entre nous, c’est normal de ne pas savoir comment faire. Un piège typique : la rédaction de l’essai. Mais pour éviter les cartons, c’est tout simple. Renseigne-toi et participe à un tutoriel sur le sujet. Rien à perdre et beaucoup à gagner.
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- Fun fact : j’ai écrit mon premier papier à McGill comme une dissertation à la française avec phrases de transitions, introduction et problématique… et j’ai pris un carton. Je ne l’avais fait relire qu’à mes parents et ils n’avaient aucune idée que ça pouvait être différent. Après ça, j’ai participé à un tutoriel sur l’écriture d’un essai et j’ai TOUJOURS fais relire mes essais à mes potes américaines !
Étudier à l’étranger, le côté fun…
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Sors de ta chambre et fais du sport
Un esprit sain dans un corps sain c’est cliché mais ça aide vraiment.
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Concentre-toi sur tes études, mais trouves du temps pour tes passions aussi
Ces passions, c’est aussi généralement ce qui t’as permis d’entrer dans ton université, et ce qui fait que tu es une personne unique. Ne laisse pas tomber un sport, un instrument, une passion pour la cuisine (ou autre) parce que tu es dans le supérieur. Il existe des clubs étudiants pour TOUT (et s’il n’y en a pas, tu peux le créer !). Ton violon d’Ingres peut aussi devenir une super source de socialisation. Tu vas pouvoir rencontrer des gens qui partagent tes centres d’intérêt, et c’est un bon moyen de se détendre entre deux examens !
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Fais la fête
(raisonnablement bien sûr), donne-toi du temps off. Étudier à l’étranger, c’est aussi découvrir les pratiques festives locales.
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Construis des liens
Que ce soit avec des gens que tu vois uniquement en cours, à ton étage, ou des personnes que tu rencontres dans un club, toute connexion est bonne à prendre. Tu finiras par créer ton cercle en fonction de tes affinités. Même si ça peut être compliqué au début de sortir de sa coquille, il faut le faire ! Tu seras mille fois mieux dans tes baskets si tu as ne serait-ce qu’une seule personne à retrouver pour manger (ou pour te garder un siège à la bibliothèque). Au moment des examens ça te permettra aussi de créer des “study groups” et de partager tes notes avec d’autres.
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- De la même manière, même en amphithéâtre, il est important de créer des liens avec tes profs ou les professeurs assistants. Ils font un peu peur dans toute “leur grandeur et leur intellect”, mais dans le confort de leurs bureaux, en face-à-face, ils sont (pour la plupart) super heureux de répondre à tes questions, de t’aider et de créer des liens. Dans le futur, ça te permettra aussi d’avoir des gens vers qui te tourner quand tu chercheras des référents pour des dossiers de masters ou des stages.
- De la même manière, même en amphithéâtre, il est important de créer des liens avec tes profs ou les professeurs assistants. Ils font un peu peur dans toute “leur grandeur et leur intellect”, mais dans le confort de leurs bureaux, en face-à-face, ils sont (pour la plupart) super heureux de répondre à tes questions, de t’aider et de créer des liens. Dans le futur, ça te permettra aussi d’avoir des gens vers qui te tourner quand tu chercheras des référents pour des dossiers de masters ou des stages.
Étudier à l’étranger, parlons culture…
- Prépare-toi pour la météo
Si comme moi tu as décidé d’étudier à l’étranger où le climat est radicalement différent (ou juste radical tout simplement)… prépare- toi (mentalement et) physiquement au changement. La dépression saisonnière est tout à fait réelle et ça peut devenir un vrai poids académiquement et socialement. Encore une fois, si besoin, demande de l’aide autour de toi.
- Respire…
Quoi qu’il arrive, tu vas t’en sortir et surement avoir une super expérience alors respire et profite !
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Sors de ta bulle, explore la ville autour de toi !
La vie étudiante est pleine d’événements académiques et sociaux auxquels tu peux participer. Mais tu te rendras vite compte qu’on voit rarement la ville en elle-même. Si tu as la chance de partir vivre à l’étranger, fais un effort pour t’intéresser un peu à la ville autour de toi, que tu puisses répondre aux questions de ta famille honnêtement à Noël au moins !
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Prépare-toi au choc culturel.
Qu’importe le nombre de kilomètres que tu vas faire pour arriver à ta destination, il y aura un choc culturel à l’arrivée. J’imagine que si tu es parti(e) faire tes études à l’étranger, c’est parce que tu voulais voir autre chose et rencontrer des gens différents. Alors sors bien de ta bulle et observe ce qui est différent avant de juger. Nous n’avons pas tous grandi de la même manière et cela peut se ressentir dans une introduction, une opinion divergente, une pratique ou coutume spécifique… Ne sois pas trop rapide à critiquer, tu feras sûrement aussi des trucs que les autres trouveront bizarres. Profite de cette expérience pour découvrir ce qui est devant toi! Ne te renferme pas sur le groupe de personnes de la même culture ou la même langue parce que ça te parait plus simple. Autant aller étudier en France dans ce cas, non? Il y a tellement de choses à voir, et cela passe aussi par les personnes que tu rencontres. Un pays c’est aussi ses habitants.
Gérer l’anxiété et le stress
C’est tout à fait normal de se sentir débordé, et de penser ne pas pouvoir tout faire, surtout au début ou sur un semestre plus chargé. C’est important de l’admettre et de connaître les ressources pour y faire face. Tu n’es absolument pas seul dans ce cas, même si on veut tous garder notre “coolitude” sur le campus et (surtout) devant nos nouveaux potes. Tout le monde est dans le même bain et ouvrir un dialogue permet souvent de s’en rendre compte. Si tu es confortable pour en parler, les gens autour de toi le seront aussi et tu te sentiras rapidement beaucoup moins seul.e. Si tu préfères te tourner vers quelqu’un d’extérieur, encore une fois, pioche dans les ressources autour de toi !
Choisis ton environnement pour travailler. Si la bibliothèque t’apparaît comme une boule de stress en elle-même, surtout pendant les examens, va dans un café ou chez un.e ami.e. Cela peut suffire à te donner un nouvel élan. Range aussi ton espace de travail (le désordre rajoute au stress, c’est prouvé !)
- En cas de gros coup de stress : sors prendre l’air, appelle quelqu’un, va voir un.e copain/copine, change-toi les idées, fais du sport. Puis organise ton nouveau plan de révision.
Budget pour les nuls
Fais bien attention à tes dépenses dès le début. C’est normal de vouloir se faire plaisir et de dépenser avec tous les évènements autour de toi et cette nouvelle indépendance. Franchement, reste raisonnable.
On se fait vite rattraper avec les livres à acheter, l’installation d’appartement (ou chambre) ou encore les sorties, et les activités sportives. Mets sur pied un budget (avec un peu de marge) et essaye de t’y tenir.
La plupart des campus possèdent un centre des carrières. Ils peuvent t’aider à trouver un stage d’été ou un emploi à la fin de tes études mais ils sont également là pour t’aider à trouver un job d’étudiant pendant l’année si tu en as besoin et que tu es certain.e de pouvoir gérer en même temps que tes études. Il y a des petits jobs de réceptionnistes, services et autres, qui demandent peu de qualifications et sont souvent réservés aux étudiants. Si tu es étranger et sur visa étudiant, c’est d’autant plus pour toi car tu as peut-être uniquement le droit de travailler sur le campus légalement.
Judith Minialai