Lycée français de l’étranger : comment choisir ses spécialités ?9 min read

Pour les familles installées à l’étranger, le choix des spécialités implique de suivre le même parcours d’orientation qu’un lycéen dans l’Hexagone, tout en devant composer avec les spécialités disponibles dans leur lycée de l’étranger. D’autres particularités comme les déménagements professionnels, les profils particuliers des élèves de l’étranger, les projets d’orientation dans les établissements supérieurs français ou étrangers, doivent également être pris en compte.

Les spécialités, comment ça marche ?

Explications de Caroline Minialai, directrice d’Averroès e-learning et enseignante de SES.

Lycées français de l’étranger : les spécialités disponibles 

Si la réforme du baccalauréat a institué 12 spécialités, tous les lycées – y compris en France -, n’offrent pas l’ensemble de la palette. Loin s’en faut ! En effet, les combinaisons (triplettes en 1ère puis doublettes en terminale) impliquent une logistique particulière pour l’organisation du planning des élèves, la disponibilité des salles et le recrutement des professeurs. 

Quoi qu’il en soit, la majorité des lycées français de l’étranger présente un bloc de spécialités scientifiques, littéraires et sciences humaines. Auquel s’ajoutent quatre spécialités plus spécifiques, mais qui ne sont dispensées que dans 22 lycées français de l’étranger (en France, on les retrouve au niveau du département ou de la région).

Lycée français de l’étranger : les 8 spécialités les plus courantes …et leurs acronymes !

En seconde, le choix des spécialités démarre par un apprentissage indispensable des acronymes par filière.

Spécialités scientifiques

• Mathématiques
• Physique Chimie (PC)
• Sciences et Vie de la Terre (SVT)
• Numérique et sciences informatiques (NSI) 

Spécialités sciences humaines

• Sciences Économiques et Sociales (SES)
• Histoire Géographie Géopolitique et Sciences Politiques (HGGSP)

Spécialités littéraires

• Humanités, littérature et philosophie (HLP)
• Langues, littératures et civilisations étrangères (LLCE)
  Les 4 langues sont anglais, espagnol, allemand, italien. Une langue ouverte a minima, voire deux langues selon les établissements d’enseignement.

Les 4 spécialités plus rares des lycées français de l’étranger

Spécialité art

Alors que la réforme du baccalauréat propose un choix parmi 5 domaines artistiques, seuls le théâtre, le cinéma et les arts plastiques sont disponibles dans 22 lycées français de l’étranger.

• Théâtre : on retrouve cette spécialité au lycée Franco-Hellénique Eugène Delacroix à Athènes ou au lycée français Jean Monnet à Bruxelles
• Cinéma – Audiovisuel : cette spécialité est enseignée au lycée français Vauban au Luxembourg, et au lycée Descartes à Rabat
• Arts plastiques : le lycée français Charles de Gaulle à Londres et le lycée français Charles Lepierre à Lisbonne proposent ces enseignements

Spécialité sciences de l’ingénieur (SI)

Cette spécialité existe dans 3 établissements : au lycée français de Madrid, au lycée franco-mexicain de Mexico et au lycée français international Louis Massignon à Casablanca.

Littérature, langues et cultures de l’antiquité (LLCA)

Le latin et le grec résistent encore dans 23 lycées français de l’étranger.

Éducation physique, pratiques et cultures sportives – autrement dit, spécialité sport !

Véritable nouveauté, cette spécialité sera disponible à partir de la rentrée 2022. Reste que les établissements qui la proposeront ne sont pas encore connus, de même que les modalités exactes d’application. Seule certitude :  cette spécialité ne concernera pas seulement “la pratique du sport”.

Sur quels critères choisir une spécialité ?

Le choix des spécialités du baccalauréat repose sur une combinaison de 4 critères :

1. Point clé : le bulletin scolaire des élèves a un poids très important sur les offres d’admission reçues en terminale, surtout dans les filières sélectives.
   Les résultats scolaires doivent donc être pris en compte. Ainsi un élève moyen en anglais en seconde n’a pas intérêt à choisir la spécialité LLCE (Anglais).
2. Le goût des élèves : les spécialités comptent pour plus d’un tiers des notes du baccalauréat et correspondent à 12 heures de cours hebdomadaires. Il est impératif de s’orienter vers les domaines qui intéressent l’élève, où il a du plaisir à apprendre.
   
3. Le projet de l’enfant s’il en a un. En classe de seconde, c’est encore flou. Mais si des projets existent, même flottants, comme par exemple présenter médecine, le choix de la spécialité physique chimie est obligatoire
4. En dernier lieu, il est fondamental de comprendre les attendus de chaque spécialité pour évaluer si l’élève peut s’y épanouir et réussir.

Quelles spécialités choisir pour un élève moyen en tout ?

En classe de seconde, un enfant peut être encore indécis sur ses choix d’avenir, ne pas être très scolaire ou tout simplement, ne nourrir aucune appétence particulière. C’est le moment de s’appuyer sur ses centres d’intérêts, ses qualités intrinsèques et se poser des questions telles que :

• Est-ce qu’il s’intéresse à l’écrit ? Si c’est rédhibitoire, éliminer les humanités.
• Est-ce qu’il aime l’actualité ? Pourquoi pas la SES ou HGGSP ?
• Est-ce qu’il aime un domaine particulier ? La musique ? Pourquoi pas la spécialité PC ou Art?

Si rien ne se dégage, cherchez un point fort. Par exemple, dans certains lycées les enfants sont à l’aise dans une langue étrangère qu’ils parlent même dans la cour d’école, ainsi en est-il de l’anglais au lycée français Georges Pompidou de Dubaï ou au Lycée français international de Singapour. Dans ce cas, la spécialité LLCE constitue une bonne option.

Choix de spécialités limité à l’étranger, quelles sont les stratégies ?

La famille doit se projeter si elle sait qu’elle va déménager à la fin de la seconde.  Le choix des spécialités sera alors dicté par l’organisation du lycée d’accueil. Il est clair que le choix des spécialités limite les transferts d’établissement entre les classes de première et de terminale.

Il existe la possibilité de suivre une spécialité avec le CNED si votre établissement en donne l’autorisation. Cette solution reste marginale à cause des coefficients élevés. Cela s’adresse à des élèves motivés et autonomes dans leurs études. La possibilité de disposer d’un référent local (souvent un professeur) pour encadrer le parcours constitue un atout supplémentaire.

En dernier recours, l’élève optera pour le statut de pensionnaire dans un lycée qui propose la spécialité recherchée. Cela peut-être une option impérative si la famille déménage en cours de cycle terminal et que le pays d’accueil n’offre pas la “doublette” de l’élève en terminale.

Le choix des spécialités en fonction du projet d’orientation

Nous exposerons dans notre prochain article les stratégies de triplettes et doublettes de spécialités qui ont fonctionné pour les offres d’admission par filière l’année dernière. Notons déjà que la réforme du baccalauréat fonctionne bien puisque les choix “classiques” ou plus “atypiques” sont bien reçus par les établissements du supérieur.

Mais, nous insistons sur le poids du bulletin scolaire qui, non seulement compte pour 40% de la note finale du baccalauréat, mais détermine aussi la sélection dans l’orientation du supérieur français et étranger. Les notes, aussi bien que les commentaires des professeurs et les recommandations de la fiche avenir sont déterminants. 

Dans un pays étranger, il est difficile de trouver des solutions de soutien et d’approfondissement scolaire adaptées au système éducatif français.
Pour avoir le choix, découvrez comment nous pouvons accompagner votre enfant scolarisé dans un lycée français de l’étranger.