Des femmes au programme du baccalauréat 20237 min read
Reading Time: 4 minutesÀ l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Averroès e-learning revient sur les femmes célèbres qui parcourent les programmes du baccalauréat 2023.
Pas toujours facile de trouver des figures féminines dans le programme scolaire…souvent réduites au rôle de personnages littéraires ou d’énième muse. Depuis quelques années, le ministère de l’Éducation s’est engagé à intégrer davantage de femmes dans les manuels tant dans un souci de parité que de justice historique. Mais alors, qui sont-elles ? Philosophe, sociologue, développeuse, écrivaine, ou encore physicienne, découvrez les femmes célèbres des programmes du bac 2023.
1 – Deux autrices au programme du bac de français 2023
De plus en plus d’autrices sont au programme du bac de français. Un petit progrès pour de nombreuses professeures qui dénoncent l’absence de femmes dans les manuels scolaires. “Tout au long de l’Histoire, des femmes intellectuelles et inspirantes se sont cachées pour exister, il est plus que temps de les présenter”, déclare Françoise Cahen, professeure de français à Alfortville, qui avait lancé une pétition à ce sujet en 2016. Une initiative qui a obtenu gain de cause puisque cette année, 2 femmes sont au programme du bac de français : Olympe de Gouges pour la “littérature d’idées” et Colette pour l’objet d’étude “roman et récit”.
Olympe de Gouges et sa Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne
L’arrivée d’Olympe de Gouges dans le programme du bac marque un tournant pour la représentation des femmes dans l’éducation. En effet, sa “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” permet de travailler la notion d’égalité entre les hommes et les femmes dans la littérature et d’avoir un regard sur notre société.
Pour rappel, Olympe de Gouges est une écrivaine, philosophe et journaliste du XVIIIème siècle qui s’est battue pour le droit des femmes. Elle a rédigé et publié en 1791 sa Déclaration calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qu’elle féminise.
“La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune.”
Olympe de Gouges
Sido et Les Vrilles de la vigne de Colette
Cette année, ce n’est pas une mais deux œuvres de Colette qui sont au programme du bac de français : Sido et Les Vrilles de la vigne. Colette est une écrivaine du XXème siècle qui s’est battue contre son mari pour récupérer la paternité de ses œuvres. Colette tombe très tôt dans le berceau de la littérature en étudiant les grands classiques avec son père (Corneille, Hugo, …).
Ses romans ne sauraient se limiter à une dimension autobiographique mais proposent une écriture lyrique et poétique.
Pour en savoir plus sur sa vie, Averroès e-learning vous conseille le film “Colette” sorti en 2018.
2 – Des aristocrates en mathématiques et physique-chimie
Ada Byron King, une comtesse en mathématiques
Il était une fois, Ada, comtesse de Lovelace, figurant au programme de mathématiques dans le chapitre des algorithmes.
Cette anglaise, née au XIXème siècle et fille du poète Byron est considérée comme la pionnière de la programmation informatique.
Dès son plus jeune âge, Ada reçoit une éducation centrée sur les sciences et plus particulièrement les mathématiques. Elle rencontre le mathématicien et inventeur Charles Babbage. Ils conçoivent ensemble la machine à différence, une sorte de calculatrice. Quelques années plus tard, Ada travaille sur la note G, le premier algorithme destiné à la machine analytique (ancêtre de l’ordinateur) de son ami. Tombée aux oubliettes pendant près de 100 ans, à la fin des années 70, des scientifiques du département de la défense américain donne son nom à un langage de programmation : le langage Ada, encore largement utilisé aujourd’hui. Son portrait est repris sous forme d’hologramme sur les certificats d’authentification des produits Microsoft.
Émilie du Châtelet, une marquise en physique-chimie
Un siècle avant Ada Byron King, une autre aristocrate marquait le monde des sciences. Née à Paris en 1706, Émilie, marquise du Châtelet, est très tôt passionnée par les sciences. Son père lui met à disposition les meilleurs précepteurs pour satisfaire sa soif de connaissances. En 1734, elle rencontre le philosophe Voltaire dont elle tombe amoureuse et poursuit des recherches en physique et en mathématiques. Elle traduit même Principia mathematica d’Isaac Newton.
Émilie du Châtelet ne se limite pas à la théorie et se livre elle-même à des expériences. L’une d’entre elles va lui permettre de démontrer la théorie de Leibniz selon laquelle l’énergie cinétique est effectivement proportionnelle à la masse et au carré de la vitesse.
Cette femme de sciences figure dans le chapitre Énergie cinétique du programme de physique-chimie.
3 – En spé HGGSP et SES, des chercheuses sont aussi au programme du bac 2023
Les recherches de Marie Curie étudiées en HGGSP
Le programme de spécialité HGGSP traite en classe de terminale la connaissance comme étant un des enjeux majeurs du 21ème siècle. Les recherches de Marie Curie peuvent être abordées dans ce cadre. En effet, après la découverte de 2 nouveaux éléments chimiques (le polonium et le radium) avec son mari, Marie Curie participe à l’organisation du service de radiothérapie des armées. Elle applique alors ses principales découvertes sur la radioactivité au domaine médical. C’est le début de l’imagerie médicale que nous connaissons aujourd’hui.
Marie Curie est la première femme doublement nobélisée et aussi la première professeure autorisée à enseigner à la Sorbonne. Elle entre au Panthéon en 1995.
Elinor Ostrom et Monique Pinçon Charlot en spécialité SES
Le programme de spécialité SES de terminale examinable en 2023 lors des épreuves du mois de mars ne fait que très peu mention à des femmes économistes ou sociologues, la science économique ayant été pendant très longtemps l’apanage de la gent masculine ! Pour preuve, depuis sa création en 1969, le Nobel d’économie n’a été décerné qu’à deux femmes : Elinor Ostrom en 2009 et Esther Duflo en 2019 !
Dans le contexte du programme de spécialité SES, nous retiendrons deux noms:
- Elinor Ostrom, professeure de sciences politiques, qui conteste le caractère tragique des biens communs pour montrer que la construction d’une action collective qui prend en compte les spécificités du bien concerné (son emplacement, la communauté à laquelle il profite…) peut permettre de le préserver de la surexploitation. Le chapitre consacré à la croissance, ainsi que celui permettant d’étudier l’action publique en faveur de la protection de l’environnement interrogent tous deux cette possible surexploitation des ressources naturelles.
- Monique Pinçon Charlot, sociologue, a beaucoup travaillé sur la bourgeoisie et ses dynamiques sociales. Ses travaux co-écrits avec son époux, ont montré à quel point la bourgeoisie restait une classe sociale mobilisée. C’est en effet dans ce milieu que l’endogamie, la reproduction sociale et la conscience de classe sont les plus fortes. Ils publient en 2000 une « Sociologie de la bourgeoisie » aux éditions La Découverte.
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