Culture littéraire : la légende Arthurienne6 min read
Reading Time: 3 minutesQuoi, t’as pas la ref ?
Quelle surprise de découvrir que de nombreux élèves du lycée ignorent tout d’Arthur, la table ronde, Excalibur et le Graal. Il faudrait peut-être suggérer à Disney de produire une reprise de Merlin l’enchanteur. Pourtant, la légende arthurienne est à la croisée des mythes et son influence littéraire et culturelle est tentaculaire. Poursuivons avec Arthur notre quête d’éclairages différents pour enrichir les connaissances littéraires des élèves de seconde et première.
1. Qui était le roi Arthur ?
Arthur, que l’on appelle aussi Arthur Pendragon, est un roi des légendes celtiques et médiévales dont l’existence remonterait aux Ve et VIe siècle de notre ère. Plusieurs textes médiévaux, écrits en français et en anglais, retracent la légende de ce fameux personnage. Pourquoi d’ailleurs parle-t-on de « légendes arthuriennes » ? Le mot vient du latin « legenda » qui désigne des faits dignes d’être lus.
Arthur est le fils d’Uther Pendragon et d’Ygraine, veuve de Gorlois, duc de Cornouailles. Son épouse est la reine Guenièvre. Il a également une sœur, Morgane, dont il est ennemi et avec laquelle il aura un fils du nom de Mordret. Ce même fils, lors de la bataille de Camlann, tuera son père qui mourra sur l’île d’Avalon.
2. Que contient la légende du roi Arthur ?
La légende du roi Arthur tourne principalement autour d’une quête, celle du Graal. Cette coupe aurait servi à recueillir le sang du Christ et on lui prête un pouvoir d’immortalité. Mais le texte comporte également d’autres épisodes qui font partie du patrimoine littéraire comme l’amour entre Arthur et Guenièvre, aussi célèbre que celui qui unit Tristan et Iseut. On peut également citer le personnage de Perceval qui est en quête du Graal et dont les aventures ont été écrites au XIIe siècle par un certain Chrétien de Troyes. Il y a aussi le célèbre enchanteur Merlin qui guide et aide Arthur dans sa quête. Enfin, l’épisode de l’île d’Avalon où Arthur se retire pour mourir après avoir été mortellement blessé par son fils Mordret. Il jettera sa célèbre épée Excalibur dans un lac et personne ne la retrouvera jamais.
3. Histoire ou pur mythe?
Il est difficile de démêler le faux du vrai. Les sources historiques sont rares et souvent contradictoires. Elles sont néanmoins nombreuses et l’on peut par exemple citer les Annales Cambriae ou encore l’Historia Brittonum écrites entre le IXe et le Xe siècle de notre ère. Mais c’est surtout dans l’Historia Regum Britanniae écrite par un certain Geoffroy de Monmouth au XIIe siècle que se développe la légende du roi Arthur. Elle va alors faire partie des références littéraires communes dans le monde anglo-saxon et celtique.
Et l’on hésite encore aujourd’hui sur l’emplacement géographique de la fameuse cité de Camelot, demeure d’Arthur et de Guenièvre. Elle pourrait se situer en Angleterre ou bien en Bretagne française. Et parmi les fameux sites dédiés aux légendes arthuriennes, il existe en Bretagne la forêt de Brocéliance et le château de Comper, non loin duquel s’érige la tombe d’un certain Merlin… Mythe ou histoire lointaine… Le doute demeure !
4. Son influence littéraire et culturelle
Les romans et les poèmes inspirés par les légendes arthuriennes sont très nombreux. Ce mythe a également inspiré le domaine de la littérature fantastique. Nombreux aussi sont les films qui ont été consacrés au roi Arthur. Et même la parodie s’en mêle comme la série Kaamelott écrite par Alexandre Astier qui s’inspire librement de ces légendes. Elle connaît un grand succès en France.
Casting de la série « Kaamelott », créée par Alexandre Astier, diffusée de 2005 à 2009 sur M6. © Production CALT / Alexandre Astier
Les légendes arthuriennes seront une source d’inspiration et de création pour les auteurs, et plus largement pour les artistes, des siècles à venir. Des récits qui marquent une transition entre les grands mythes de l’Antiquité et le Moyen-Âge.
La pluralité des films, séries et romans liés aux légendes arthuriennes constituent une porte d’entrée divertissante et une source inégalée de références pour les élèves, aussi bien les candidats au baccalauréat de français que pour étayer la culture générale des préparations Sciences Po ou écoles de commerce.
Ne serait-ce que pour animer un grand oral ou un entretien de sélection d’un judicieux “c’est pas faux”.