LFE de Moscou : une reprise des cours en distanciel, jusqu’à nouvel ordre4 min read
Reading Time: 3 minutesAu lycée Alexandre Dumas de Moscou, la rentrée prévue initialement le 9 mars est reportée au 15 mars.
Quand les élèves du lycée français de Moscou Alexandre Dumas sont partis en vacances le 18 février dernier, comment auraient-ils pu imaginer que nombre d’entre eux allaient devoir quitter, temporairement pour certains, définitivement pour d’autres, leurs copains, leur lycée, leur quotidien dans leur ville d’adoption ? Et se retrouver, en particulier les futurs bacheliers, dans une totale incertitude quant aux semaines à venir et à l’organisation des épreuves du baccalauréat.
Alors que l’offensive russe avait débuté plusieurs jours auparavant, l’AEFE publiait le 9 mars, un communiqué dans lequel elle précisait que :
« compte tenu de la situation en Ukraine, l’AEFE a demandé aux 80 personnels français du lycée Alexandre Dumas de Moscou et à leurs familles de quitter temporairement la Russie dans les prochains jours. Les vacances scolaires devaient s’achever ce jour-là mais la réouverture du lycée est repoussée à début avril. Un enseignement à distance devrait être opérationnel à compter du 15 mars. »
L’agence ajoutait par ailleurs « accompagner les familles qui souhaitent re-scolariser leurs enfants en France ou dans un autre établissement du réseau de l’enseignement français à l’étranger. »
Trois jours plus tôt, l’ambassade de France à Moscou, recommandait aux ressortissants français de quitter la Russie.
« Il est instamment recommandé aux ressortissants français, dont la présence et celle de leur famille n’est pas essentielle en Russie, de quitter le pays tant que cela est encore possible. »
Une exhortation que n’aura pas attendue la famille de Pierre*, élève en terminale : « Nous sommes partis de Moscou le 1er mars, avant d’arriver dans la nuit de jeudi à vendredi 4 mars en France », raconte-t-il. Un périple de trois jours au cours duquel ils auront pris le train, le bus puis l’avion. Il ne sait toujours pas si lui et sa famille y retourneront, « tout dépend de l’évolution de la situation ».
En attendant, « tout ce que nous savons, c’est que la rentrée, prévue initialement le 9 mars a été reportée au 15. Et qu’elle se fera en distanciel jusqu’à nouvel ordre » explique Pierre. Ce que confirme Edouard*, un de ses camarades européens, également scolarisé en terminale au LFE de Moscou, qui ajoute « pour le moment, nous n’avons reçu aucune information non plus concernant l’organisation des épreuves du baccalauréat ».
Etablissement en gestion directe de l’AEFE, le lycée Alexandre Dumas de Moscou compte 160 personnels et 1200 élèves de 41 nationalités. On peut cependant distinguer trois grandes catégories, à peu près équivalentes en termes d’effectifs : les Français, les Européens et les Russes. Aussi, face à toutes les incertitudes nées du conflit, chacun s’organise comme il peut, en fonction de ses possibilités.
Si la famille d’Edouard, encore à Moscou, ne sait toujours pas si elle va y rester, lui a déjà adressé son dossier à deux autres lycées du réseau AEFE, dont il attend les réponses. « Pour le moment, je suis toujours inscrit à Alexandre Dumas et je vais reprendre les cours en distanciel le 15. Mais comme j’ai une double nationalité européenne, je cherche une place dans un autre LFE en Europe pour être sûr de passer mon bac, au cas où nous devrions quitter le pays. »
Rentré en France depuis quelques jours, Pierre est toujours scolarisé au LFE de Moscou. « Beaucoup de mes amis sont rentrés en France ; plus de la moitié y sont déjà re-scolarisés », témoigne-t-il. Quant à lui, il compte reprendre les cours en distanciel le 15 mars et préfèrerait achever sa scolarité avec Alexandre Dumas, « tout en cherchant, ici en France, un centre d’examen pour pouvoir passer le bac, au cas où nous ne pourrions pas y retourner… »
Quant à leur ami russe Dimitri*, habitant Moscou, il raconte : « Je ne sais pas comment va se passer le bac. J’attends la reprise des cours le 15 et je pense que le lycée nous donnera des informations à ce moment-là. »
* Les prénoms ont été changés